jeudi 7 octobre 2010

Noches argentinas

Hier soir, nous avons eu la chance de vivre une soirée argentine, conduits par Mathias, notre "guide" et ami argentin que nous avons rencontré à une soirée chez mon ami Cristian.


La semaine où nous sommes arrivés, Cristian, qui est à la fac avec moi, nous avait invité dans sa famille pour nous présenter quelques amis et nous faire découvrir un autre Buenos Aires. Nous nous sommes retrouvés sur la Plaza de Mayo, pour qu'il nous conduise chez lui. En effet, ses parents n'habitent pas à Buenos Aires mais à Quilmes (ville connue notamment pour la bière argentine du même nom!). Pour nous y rendre, nous avons dû prendre un bus. Les bus sont un autre monde ici. Pour pouvoir en prendre un, il faut connaître à l'avance le trajet que l'on veut faire car les arrêts ne sont pas marqués et quand on entre dans le bus il faut annoncer au chauffeur le prix que l'on veut payer (en fonction du trajet bien sûr) pour pouvoir mettre des sous dans une machine qui n'accepte que des pièces de monnaie. Un peu difficile quand on ne connaît pas la ville! Alors dès qu'on achète quelque chose, on s'arrange pour avoir de la monnaie et on la conserve précieusement en vue de prendre le bus car le chauffeur ne fait pas la monnaie. Les bus sont en général bondés de monde c'est pourquoi les gens font la queue aux arrêts de bus: une queue pour les gens qui veulent des places assises et qui sont prêts à attendre le passage de plusieurs bus pour en avoir une et une queue pour ceux qui sont prêts à rester debout tout en sachant que les bus ont une conduite très sportive et qu'il ne faut pas avoir peur d'être un peu secoué. Nous prenons donc le bus en direction de Quilmes et nous restons debout pendant 45 minutes mais cela ne nous dérange pas, nous sommes jeunes et faisons comme les argentins! Nous traversons la banlieue de Buenos Aires et Cristian nous montre les bidonvilles qui sont juste à la périphérie de la ville et qui s'étendent à perte de vue. C'est vrai qu'on a du mal à imaginer la présence de cette misère quand on reste à Buenos Aires. 
Nous arrivons enfin chez Cristian et nous sommes accueillis par son père et sa grand-mère, sa mère arrivera plus tard. Ces gens nous accueillent à bras ouverts et nous voilà en total immersion en Argentine, essayant tant bien que mal de comprendre et de parler l'argentin! Cristian nous avait préparé des pizzas. Vous vous direz sûrement quelle originalité! Les pizzas, on connaît! Mais détrompez-vous, ces pizzas avaient un goût d'inconnu, de nouveauté, la pâte préparée par Cristian était délicieuse, la garniture a été faite par sa vieja (terme sympathique pour appeler ses parents, ses vieux, on parle de la vieja y el viejo, tandis que la grand-mère de Cristian le surnomme el gringo, non pas parce qu'il est américain mais parce qu'il est clair de peau et a les yeux clairs :) ). Pour en revenir aux pizzas, on aurait dit qu'elles sortaient tout droit d'un restaurant tellement elles étaient belles et bonnes. La soirée suit son cours, nous mangeons des pizzas, nous buvons de la Quilmes et nous écoutons les conversations qui ont lieu autour de nous. Nous sommes dans un autre monde. Un ami de Cristian avait apporté sa guitare et se met à chanter en espagnol. Tout le monde chante, les parents, la grand-mère, les amis... 
Et nous découvrons le maté! Qu'est ce que le maté? Difficile à expliquer... Une boisson chaude à base d'herbe, de yerba (à prononcer "cherba") qui ressemble à une tisane sauf qu'il a un goût plus amer et qu'on ne le boit pas dans une tasse mais dans une sorte de calebasse et qu'on le boit avec une paille en fer appelé bombilla. C'est une véritable religion en Argentine, mais aussi dans plusieurs pays de la région, on peut le boire seul mais c'est surtout une boisson convivial qu'on partage, on fait tourner le maté et tant qu'on n'a pas dit gracias, on continuera à vous le proposer. Je m'en suis brûlée la langue tellement c'était chaud, je ne suis pas encore devenue accro car je n'ai pas osé le préparer toute seule mais je sens qu'on va s'y mettre. Ce soir là, nous avons fait la connaissance de Mathias, un ami de Cristian, qui a fait un semestre en France et qui parle donc français, nous avons bien sympathisé avec lui. Nous sommes d'ailleurs rentrés avec lui avec Buenos Aires à 3h du matin en taxi. 
Là encore c'est une toute autre aventure. Etant donné que nous étions à trois quart d'heure de Buenos Aires, il n'y avait pas les radio taxis au couleur jaune et noire de Buenos Aires. Il s'agissait plutôt d'une vieille voiture "pourri", si je puis me permettre, qui n'avait vraiment rien d'un taxi mais ici les gens se débrouillent comme ils peuvent. Notre chauffeur nous ramène et là encore il a une conduite bien sportive: tant que nous sommes en banlieue il ne s'arrête pas aux feux, je crois que c'est trop dangereux. Mais nous arrivons sains et saufs chez nous après une soirée en totale immersion.


Hier soir nous retrouvons Mathias qui nous a proposé de nous faire découvrir une vraie soirée porteña (de Buenos Aires). Le rendez-vous est pris pour 20h et il nous emmène non loin de chez nous dans un restaurant pour manger une parrilla, plat typique argentin, qui est en fait des grillades. Nous laissons Mathias choisir pour nous et il commande différents abats (rognons, tripes et autres) grillés ainsi qu'une partie du dos appelé asado. Les abas ne sont pas vraiment ma tasse de thé mais je mange avec curiosité et découvre que ce n'est pas si mauvais même si j'ai quand même préféré l'asado. Nous buvons du vin pour accompagner la viande servi dans une carafe en forme de pingouin, très typique de l'Argentine! L'ambiance est très sympa, les serveurs sont chaleureux. Il y a même un patio dans le restaurant mais comme il venait de pleuvoir nous n'avons pu manger sur cette terrasse. Et en dessert, quoi de mieux que le dulce de leche, ou confiture de lait, qui s'apparente à la confiture de lait qu'on peut manger en Bretagne. Mmmm délicieux mais vraiment très calorique!
Nous sommes repus, Mathias nous propose de continuer la soirée dans une brasserie où on peut écouter chanter du tango. Nous arrivons dans un petit bar bien typique, des bouteilles vides et de nombreuses photos sur les murs en guise de décoration. En fond nous écoutons U2 ou la Mano Negra. Nous sommes arrivés tôt, les chanteurs ne commence qu'à partir de minuit. Dans un premier temps, une femme accompagné d'un guitariste viennent sur la petite scène composée de deux tabourets. Elle parle de Macri, maire de la ville qui tente de faire interdire les concerts qui se font de manière informelle dans les bars. Elle chante ou plutôt interprète des textes de tango. Son tango me paraît très théâtral, j'ai l'impression qu'elle parle plus qu'elle ne chante, le public interagit avec elle. Mathias nous explique que les textes de tango sont très anciens et qu'ils incarnent en général la tristesse et la mélancolie de Buenos Aires. A la base c'est une musique qui vient des marins, de l'immigration et qui se distingue des musiques traditionnelles plus joyeuses du nord de l'Argentine. Puis c'est au tour de deux hommes de venir sur scène, tout deux ont une guitare, et ils se mettent à chanter à tour de rôle, interprétant les chansons demandées par le public qui l'accompagne. Ces deux hommes interprètent le tango d'une manière bien différente de la femme, on a l'impression qu'ils incarnent cette musique, que leur chant sort de leur tripe. C'est un très beau moment que nous vivons là. On connaît surtout le tango pour sa danse sensuelle mais le tango est avant tout un chant.



Et pour ceux qui voudraient écouter un peu de tango argentin:

http://www.deezer.com/music/carlos-gardel/les-plus-grandes-chansons-495538?provider=website

1 commentaire:

  1. Ma Cora,
    Merci pour cette jolie plongée dans les profondeurs du tango !!
    mille besos

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